Chaque année, en France, le syndrome de mort subite du nourrisson (MSN) est la première cause de décès des enfants dont l’âge est compris entre 1 mois et 1 an.

Quelques centaines d’enfants décèdent de manière brutale et inattendue, alors qu’ils semblaient être en bonne santé, et qu’ils ne recevaient aucun traitement particulier ni de maltraitance infantile.

Les analyses des médecins après le décès n’arrivent pas toujours, à expliquer les causes de la mort. Peut-on se prémunir contre le syndrome de mort subite ?

Cas de figure et diagnostiques les plus fréquents

Dans la majorité des cas, le bébé âgé de 2 à 4 mois est retrouvé inanimé dans son berceau. Les parents ou la nourrice appellent les services d’urgence, et ceux-ci constatent la mort de l’enfant. Éventuellement, l’action des parents ou des spécialistes de la santé (bouche-à-bouche, massage cardiaque, etc.) permettent de réanimer le bébé.

Les examens postérieurs réalisés sur le bébé (mort ou survivant) ne permettent pas de situer avec exactitude la cause du phénomène. D’autant plus que le bébé ne semble souffrir d’aucun mal particulier.

  • Dans 10% des cas, on établit clairement une cause d’étouffement, le même taux est diagnostiqué pour une défaillance cardiaque dont les causes sont génétiques (le syndrome du QT long).
  • Moins de 5% des morts relèvent d’un acte criminel.
  • Une majorité des décès semblent s’expliquer par l’accumulation de plusieurs causes
  • Plus de 10% des cas restent totalement inexpliqués.

Statistiques

Ce phénomène de mort subite du nourrisson se retrouve dans tous les pays, mais les chiffres varient énormément. L’incapacité des médecins à détecter les causes exactes de ce phénomène, les a poussés à explorer les statistiques des pays voisins. Ces résultats ont généré des débats autour de certains comportements et habitudes de vie. Ainsi la Nouvelle-Zélande présentait un taux 10 fois supérieur à celui du Japon, et les USA sont plus mal classés que Cuba ou Malte.

  • La position de couchage du bébé, la qualité de son matelas et la présence des oreillers, est sûrement la discussion la plus controversée et la plus populaire. 
    • Les pays anglo-saxon avaient pour coutume de coucher les bébés sur le ventre pour faciliter les rejets alimentaires et faciliter la ventilation respiratoire.
    • En Europe, on adopta cet usage dans les années 1970, alors que l’habitude était de coucher les nouveaux nés sur le dos.
    • Quelques années plus tard, les services de santé publique des États-Unis, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande effectuèrent une volte-face, en préconisant le couchage sur le dos. Depuis, la majeure partie des pays du monde appliquent cette directive qui semble donner les meilleurs résultats. Tous évoquent la qualité de la literie : des matelas durs, l’absence d’oreiller, des berceaux dégagés de tout jouet et habit, de ne laisser personne dormir avec le bébé,…tous ces éléments réduisent les risques d’étouffement.
  • L’environnement est un des thèmes les plus fréquents, avec les risques liés aux effets du tabagisme sur le nouveau-né, à des pièces surchauffées ou mal ventilées. Certaines autopsies ont révélé la présence d’agents infectieux dans les poumons, liée à un rhume, une grippe, une fièvre, etc. les jours antérieurs.
  • Le reflux gastrique survient dans 60 à 70% des cas. Il est parfois associé à d’autres causes, car il est rarement l’unique déclencheur de l’accident.

Et la vaccination?

Une étude menée par des chercheurs et parue en mai 2011, démontre que : « Les pays qui exigent le plus grand nombre de vaccins, tendent à avoir les taux de mortalité infantile les plus élevés. ».

En 2009, les USA se sont classé 34ème pays du monde dans le classement des taux de mortalité infantile. Alors que les États-Unis sont le pays qui dépense le plus d’argent en soins médicaux, l’Islande, Cuba, la Slovénie, ou Malte se classent mieux qu’eux. Il existe une corrélation entre le nombre de vaccins auxquels sont soumis les nourrissons lors de la première année et les taux de MSN. Singapour arrive en tête du classement avec un indice de 2.31, suivi de la Suède (2.75), du Japon (2.79), de l’Islande (3.23), puis de la France (3.33). Ces pays n’exigent que 12 vaccins lors de la première année de vie. Les Etats-Unis avec un indice de 6.22, prescrivent 26 vaccins dans la même période.

Selon cette étude, le syndrome mort subite du nourrisson était peu connu avant les années 1960 ; son apparition dans les débats publics et privés correspond à la mise en place des programmes de vaccination sur les nourrissons. Ils se basent sur le fait que 2/3 des nourrissons décédés venaient d’être vaccinés contre la DTP (Diphtérie, Coqueluche, Tétanos), et les chiffres sont effectivement surprenant

  • 7% des nourrissons qui sont morts du syndrome de mort subite du nourrisson avait été vaccinés 12 heures auparavant
  • on passe à 13% dans les dernières 24 heures
  • et à 26% dans les 3 derniers jours de vie
  • Le taux atteint 70% des bébés lorsqu’ils étendent la période à 3 semaines.

L’alimentation, le manque d’eau potable, et la qualité d’accès au soin sont des éléments essentiels. Dans les pays pauvres où ces facteurs sont usuels, les taux explosent : la Gambie se situe à 68.8 et la Mongolie à 39.9. Ces deux pays imposent 22 vaccinations lors de la première année.

En l’état actuel des connaissances scientifiques, le syndrome de mort subite du nourrisson reste une énigme médicale. Si certains facteurs culturels, sanitaire et de santé sont communs à divers pays, il n’en reste pas moins évident que l’élimination de certains risques semblent récompenser plusieurs communautés.

En France, le syndrome de mort subite est passé de 1 300 décès annuels dans les 1984-1994 à moins de 300 quelques années plus tard. Et la tendance est à la baisse.